Accueil>Journal> Journal n°4 (25/09/2007)

4Regards Croisés

  • Editorial : Un Jour viendra
    Regards Croisés, EDITO

  • Depeche : Les Dépêches international du mois de septembre
    Retrouvez chaque mois quelques informations internationales

  • Focal : La Guerre et les Peuples
    Avant propos de Dan Smith

  • Interview : La Guerre et les Peuples
    Les coûts en vies humaines; Les atrocités; Les réfugiés; Les mines anti personnel; Les enfants soldats

Un Jour viendra

Les événements dramatiques ne cessent de se multiplier. L’esprit d’humanisme et de tolérance étant trop souvent ignoré et ce pour tous motifs. Ainsi chaque jour des millions de victimes innocentes sont exterminées, maltraitées, embrigadées…

Dans ce journal, nous nous attardons sur la question de la guerre et les peuples pour pouvoir porter un regard plus objectif sur les conflits. Ainsi, ce journal numéro 4 est un peu le préambule du journal numéro 5 sur la Palestine.

« Nous ne sommes ici que des hommes privés qui n’ont d’autre titre à parler et à parler ensemble qu’une certaine difficulté à supporter ce qui se passe…

Qui donc nous a commis ? Personne. Et c’est cela justement qui fera notre droit. »

Michel Foucault

Les Dépêches international du mois de septembre

CRS en cour d’assises

La cour d'assises de Paris a condamné vendredi à une même peine de sept ans de prison trois anciens CRS reconnus coupables de viols aggravés de prostituées, deux de leurs ex-collègues écopant de sursis pour complicité et deux autres étant acquittés.

Cyril Dussart, 31 ans, Romaric Leclercq, 28 ans, et Yohann Mahé, 29 ans, ont tous trois été condamnés à sept ans de prison et un mandat de dépôt a été délivré à leur encontre par la cour. Source : AFP

Sadr retire son mouvement de la coalition parlementaire

Le mouvement du chef radical chiite Moqtada Sadr a décidé samedi de quitter la coalition parlementaire. Ce même jour deux attentats à Bagdad ont fait 16 morts. Source : AFP

L'Afrique frappée par des pluies meurtrières

Les inondations qui frappent l'ouest de l'Afrique depuis juillet ont fait plus de 80 morts, touchant un demi-million de personnes à des degrés divers. Source : AFP

ALGER, 14 septembre (Reuters) - Une bombe de fabrication

artisanale a explosé vendredi devant un commissariat de la ville de Zemmouri, à 50 km environ à l'est d'Alger, faisant trois morts et cinq blessés, ont rapporté des habitants. L'attentat, survenu en fin d'après-midi, n'a pas été revendiqué jusqu'ici. L'Algérie se remet lentement de plus de dix années de violences qui commencèrent en 1992 avec l'annulation d'un scrutin législatif qu'un parti islamiste semblait en passe de remporter. On estime que le conflit intérieur a fait près de 200.000 morts. Ce mois-ci, l'organisation "Al Qaïda au Maghreb islamique" a revendiqué deux attentats suicides qui ont fait 57 morts au total dans deux villes algériennes. Le premier a été perpétré le 6 septembre à Batna, au sud-est d'Alger, et le second le 8 septembre à Dellys, à l'est de la capitale. Le niveau de violence a baissé dans le pays depuis les années 1990, mais on observe une recrudescence depuis douze mois, en particulier dans la région montagneuse de Kabylie. La ville côtière de Zemmouri se trouve en bordure de la Kabylie, où un noyau dur d'environ 500 islamistes armés, regroupés dans l'organisation Al Qaïda au Maghreb islamique, poursuit des activités.

Le Zimbabwe au bord de l'asphyxie

Partout des files d'attente, il faut faire la queue pour la viande, l'essence, le pain. La plupart des magasins sont vides depuis que le président Mugabe a obligé les commerçants a diviser leurs prix par 2. (Reportage: L. Menget, V. Hertz). Source : AFP

La CIA interdit le "supplice de la baignoire"

La CIA a interdit le recours pendant les interrogatoires à la technique controversée du "water boarding" qui consiste à donner à un suspect l'impression qu'il se noie pour l'inciter à parler, a rapporté vendredi ABC News. Source : AFP

Libération d'un ancien collaborateur du New York Times

Zhao Yan, ancien collaborateur du quotidien américain New York Times à Pékin, accusé de divulgation de "secrets d'Etat" puis condamné pour "fraude", a été libéré samedi après avoir purgé sa peine de trois ans de prison. Source : Reuters

KINSHASA, 12 septembre (Reuters)

Une opération sanitaire a débuté mercredi dans le Kasai occidental, province du sud de la République démocratique du Congo (RDC), pour enrayer une épidémie de fièvre hémorragique due au virus Ebola.

OMS et ONG

L'Organisation mondiale de la Santé et des ONG telles que Médecins sans frontières (MSF) se sont associées aux autorités locales pour y envoyer tentes, désinfectants et autres équipements par les airs. Source : OMS

RANGOUN (AFP).

Environ 10.000 moines bouddhistes, soutenus par un nombre équivalent de sympathisants, manifestaient dimanche à 14H30 (09H00 GMT) dans Rangoun contre la junte militaire, selon des témoins. Il s'agit du plus important défilé jusqu'ici à Rangoun. "Nous marchons pour le peuple", ont scandé des bonzes, ajoutant : "nous voulons que la population se joigne à nous".

NIAMEY, 22 septembre (Reuters)

Le directeur de la radio privée nigérienne Saraounia, également correspondant de Radio

France Internationale (RFI) à Niamey, a été arrêté jeudi, accusé de liens avec les rebelles du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), a-t-on appris de source judiciaire.

LAGOS, 23 septembre (Reuters)

Un puissant groupe armé nigérian menace de reprendre ses attaques contre les installations pétrolières et d'enlever à nouveau des expatriés dans un courrier électronique envoyé dimanche aux médias.

Kosovo, AFP.

Deux personnes ont été tuées et onze ont été blessées, dont un grièvement, tôt lundi matin par une forte explosion à Pristina, capitale du Kosovo, a annoncé la police. "L'explosion s'est produite à 02H10 (00H10 GMT) dans le quartier des affaires où plusieurs bars et restaurants étaient encore ouverts", a expliqué à l'AFP le porte-parole de la police, Veton Elshani.

"Nous ne savons pas encore quelle sorte d'explosifs a causé l'explosion ni qui se cache derrière elle", a-t-il ajouté. La police, aidée par des membres de la Force de l'OTAN au Kosovo (KFOR), a bouclé la zone pour s'assurer qu'aucun autre engin explosif n'y était dissimulé", a précisé le porte-parole. Le Kosovo est une province de la Serbie mais sous administration de l'ONU depuis la fin de la guerre de 1998-1999. L'explosion survient sur fond de tension croissante entre les autorités serbes et la majorité albanophone, qui réclame l'indépendance de cette province administré depuis 1999 par les Nations unies. Des négociations directes entre les deux parties sont prévues vendredi au siège des Nations unies.

La Guerre et les Peuples

Dan Smith, spécialiste des questions géopolitiques, est secrétaire général de International Alert et ancien directeur de l'Institut international de recherche pour la paix d'Oslo. Il a été récompensé, en 2002, de l'Ordre de l'Empire britannique.

« La guerre, c’est l’enfer », disait le général américain William Sherman, qui ordonna l’incendie d’Atlanta kirs de la guerre de Sécession. Mais la majorité des gens sont capables de reconnaître une atrocité quand ils la voient ou en lisent le récit : un acte de guerre encore plus abominable qu’à l’accoutumée.

Car même dans l’enfer de la guerre, il y a les lois de la guerre. Elles déterminent s’il est juste de faire la guerre, et quels sont les termes acceptables du combat. Elles ont pour objectif de limiter les termes acceptables du combat. Elles ont pour objectif de limiter les souffrances des gens et les dommages infligés aux habitations pendant la guerre. Les lois humanitaires internationales ont pour objectif, avec la Déclaration universelle des droits de l’homme, de restreindre le pouvoir des Etats et de maintenir des droits de l’individu. Mais les lois humanitaires ne s’appliquent qu’en temps de guerre et uniquement à propos de l’utilisation de la force. C’est la Charte des Nations Unies qui détermine quand et comment un pays a le droit de recourir à la force.

Conformément à la Charte de l’ONU, les Etats peuvent user de la force pour se défendre, pour des questions de sécurité intérieure ou dans le cadre d’actions autorisées par le Conseil de sécurité de l’ONU ayant pour but de restaurer la paix et la sécurité après le déclenchement d’une guerre.

Conformément aux lois, en cas de guerre, ceux qui ne prennent pas part aux combats doivent être protégés. Cela comprend les civils, le personnel médical et les combattants hors d’état de porter les armes : les malades, les blessés, les naufragés et les prisonniers de guerre.

Les lois humanitaires régissent également l’utilisation de certaines armes (celles qui causent des souffrances inutiles, celles qui frappent sans distinction) et bannissent certaines pratiques militaires :

Il est interdit d’exécuter, d’affamer ou de torturer les prisonniers

IL est interdit d’entraver ou de retarder l’action du personnel médical : les ambulances doivent par exemple pour circuler en sécurité.

Les militaires ne peuvent ouvrir le feu sur des civils désarmés avec des munitions de guerre, ni bombarder les endroits où ils se cachent.

Il est interdit d’utiliser des civils comme boucliers humains face aux attaques ennemies.

Il est interdit d’utiliser des armes ou tactiques causant des souffrances excessives ou des pertes inutiles en vies humaines.

Le viol en temps de guerre (ou l’organisation de viols systématiques) est un crime de guerre.

Le pillage et la destruction gratuite d’habitations sont également bannis.

Parmi les règles que les lois humanitaires édictent :

Les civils doivent avoir des possibilités raisonnables de quitter les endroits où les combats ont lieu.

Une aide médicale appropriée doit être délivrée aux malades et aux blessés.

Les prisonniers de guerre doivent recevoir un abri, de la nourriture ainsi que des soins médicaux, et ils doivent être traités avec dignité.

Tous les efforts doivent être faits pour épargner la vie des civils et pour les protéger des conséquences de la guerre.

Les Etats doivent enseigner à leurs forces armées et à leurs citoyens en général les lois humanitaires et rendre toutes les informations les concernant accessibles au public.

Les Etats doivent faire respecter les lois humanitaires, qu’elles soient transgressées par leur propre personnel militaire, le personnel d’autres Etats ou les dirigeants politiques.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a établi deux tribunaux pénaux internationaux en 1990 : l’un (TPIY) pour traiter des crimes de guerre commis sur le territoire de l’ex Yougoslavie depuis 1991, et l’autre (TPIR) pour traiter du génocide et des autres crimes graves perpétrés au Rwanda (ou dans les pays voisins du Rwanda) en 1994. Ces deux tribunaux travaillent lentement et font face à de nombreux obstacles. Le plus gros problème affronté par le TPIY est l’arrestation des suspects. Pour le TPIR, c’es plutôt le trop grand nombre de suspects : plus de 100 000.

En juillet 1998, à Rome, a été décidée la création de la Cour pénale internationale permanente, afin de juger les crimes de génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Quatre ans plus tard, un nombre suffisant d’Etats a ratifié le statut de Rome pour que cette nouvelle Cour commence ses travaux à la Haye. Les Etats-Unis, la Russie et la Chine font partie de ceux qui n’ont pas ratifié cet accord.

La Guerre et les Peuples

Auteur : Compilations d'extraits de divers médias

Les coûts en vies humaines :

Parmi tous les faits connus aujourd’hui sur la guerre, il en est un que nous ne connaissons pas : le nombre de tués.

Une estimation raisonnable du nombre de personnes tuées durant la période 1997-2002 est de 3 millions environ. Une certaine personne a dit un jour : « un mort est une tragédie, un million de morts une statistique. ». Dans cette phrase déjà très éloquente, on distingue aussi ce que signifie la proximité. 3 millions de victimes de guerre est inférieur de prés de 2 millions et demi à celui des guerres de la période 1991_1995.

Il est généralement admis qu’approximativement 75 % de ceux qui sont tués durant les guerres aujourd’hui sont des civils.

Ce chiffre est le résultat de conjectures et d’estimations, car, si, les forces armées et les guérillas connaissent généralement le nombre de leurs tués dans un conflit, on ne trouve dans presque aucune guerre d’organisme ou d’organisation dont le travail est de dénombrer les victimes civiles.

Il n’existe aucun chiffre fiable du nombre de personnes blessées lors d’une guerre. Il n’existe aucun chiffre du nombre de personnes souffrantes de traumatismes psychologiques graves. Il n’existe aucun chiffre mesurant l’ampleur du chagrin causé par la perte des êtres aimés.

Les guerres les plus meurtrières :

Corée 1950_1953 : 3 millions de morts.

République démocratique du Congo 1996- : 2,5 millions de morts.

Nigeria 1967_1970 : 2 millions de morts

Cambodge 1975-1998 : 2 millions de morts.

Viet Nam 1965-1976 : 2 millions de morts

Soudan 1955- : 2 millions de morts

Afghanistan 1979- : 2 millions de morts

Ethiopie 1962-1991 : 1,5 millions de morts

Rwanda 1959- : 1,3 millions de morts

Chine 1946-1950 : 1 million de morts

Mozambique 1976-1992 : 1 million de morts

Les atrocités :

Certains actes heurtent la conscience des gens ordinaires et mettent à mal l’idée reçue qu’en temps de guerre tout est permis. Ces actes sont habituellement désignés comme des atrocités. Ils franchissent les limites de la guerre considérées comme acceptables. Ils sont appelés atrocités en raison de l’échelle des souffrances qu’ils causent ou du fait de la cruauté planifié et méticuleuse qui les caractérise et parfois simplement parce qu’ils sont inattendus.

( et l’on en oublie).

Mexique, 1997 :

Dans l’état du Chapias, des paramilitaires d’extrême droite qui semblaient avoir le soutien implicite de l’armée exécutèrent 7 hommes, 20 femmes, 18 enfants, tous membres de la population indigène des Tzotzils.

Guatemala, 1982 :

Au Guatemala lors d’un des nombreux massacres de civils qui produisirent pendant une guerre longue de trente six ans, des soldats de l’armée et des paramilitaires attaquèrent la communauté de Rio Negro, tuant 17 enfants et 70 femmes. C’était le troisième des cinq massacres perpétrés sur cette communauté, bien connue pour son opposition à la construction du barrage de Chixoy, financé par des fonds internationaux. Après le cinquième massacre, les terres des villageois furent inondées.

Pérou, 1980-1999 :

Sur un total dépassant les 30 000 victimes de guerre, plus de 80 % étaient des civils. Le gouvernement et les forces rebelles furent respectivement responsables d’une peu plus de la moitié et d’un peu moins de la moitié des cas connus de tortures, disparitions, exécutions et assassinats.

Colombie, 2002 :

Reportage du service international de la BBC :

« Partant du principe que privée d’eau le poisson meurt, les paramilitaires ont provoqué des déplacements massifs de population par le biais d’une politique de massacre et de terreur…

Les escadrons de la mort arrivent dans les communautés se trouvant dans des zones tenues par la guérilla avec une liste à la main. La liste contient les noms des suspectés de sympathies pour la guérilla. Ceux qui figurent sur la liste sont tués, habituellement sous les yeux de leur famille et de la façon la plus effroyable possible. » (7 janvier 2002)

« Les rebelles d’extrême gauche ont admis avoir lancé dans une église un obus de mortier de fabrication artisanale qui a tué au moins 117 civils ».

New York et Pentagone, Etats Unis, 2001 :

Plus de 3000 civils de 80 nationalités furent tués quand les avions de ligne percutèrent délibérément les deux tours du World Trade Center à New York et le quartier général du département de la Défense américaine en Virginie.

Irlande du Nord, 1972 :

Les troupes britanniques ouvrirent le feu et tuèrent 14 défenseurs des droits civiques qui manifestaient pacifiquement.

Bosnie-Herzégovine, 1992-1995 :

Les forces serbes utilisèrent le massacre, la terreur et les viols systématiques pour effectuer le « nettoyage ethnique » de larges zones de la république multiethnique. Plus tard, des forces Bosniaques de Croatie perpétrèrent également des atrocités. En juin 1995, des Serbes de Bosnie tuèrent plus de 7000 Bosniaques de sexe masculin dans la petite ville de Srebrenica.

Sierra Leone, 1992-2002 :

Pour terroriser les civils, le Front révolutionnaire unifié ainsi que d’autres groupes armés de la Sierra Leone ont violé des femmes amputé de leurs membres des hommes, des femmes et des enfants. Ils ont réduit les civils en esclavage et ont enrôlé des enfants comme soldats.

Algérie, 1997 :

Le gouvernement et les insurgés s’accusèrent mutuellement d’avoir tué, éventré et brûlé plus de 300 personnes (en majorité des femmes enceintes, des nourrissons et des vieillards), puis d’avoir violé et assassiné 40 femmes lors d’une seule opération de quatre heures dans la banlieue d’Alger.

Hamas, Syrie, 1982 :

Pour mettre fin à une rébellion armée, les forces syriennes assiégèrent la ville de Hama, en détruisant un tiers et tuant de 30 000 à 40 000 civils, soit environ 10 % de la population de la ville.

Halabja, Irak, 1988 :

Les forces irakiennes utilisèrent du gaz moutarde et du gaz neurotoxique pour attaquer le village Kurde de Halabaja, tuant au moins 5000 personnes.

Tchétchénie, Russie, 1994-1996 et depuis 1999 :

Lors des deux guerres en Tchétchénie, les forces russes ont arrété beaucoup de tchétchénes suspectés d’activité terroriste : bon nombre n’ont jamais réapparu. En 1999-2000, il y eut plus de 120 cas attestés d’exécutions sommaires. Les bombardements et les tirs d’artillerie ont détruit la majeure partie de la capitale, Groznyï. Le pillage des villages par les soldats russes est courant. Plusieurs milliers de civils ont été tués.

Nord de la Birmanie, 1991-1992 :

La dictature militaire birmane utilisa le travail forcé, la famine, le viol systématique et les persécutions religieuses pour pousser plus de 250 000 Rohingyas à chercher refuge de l’autre coté de la frontière, au Bangladesh, qui s’arrangea pour les renvoyer en Birmanie.

Cambodge, 1975-1979 :

1,6 million de personnes, soit prés de 20 % de la population, furent tuées ou moururent de faim lors des quatre années où les Khmers rouges tentèrent de reconstruire le Cambodge comme une société sans villes, sans traditions, sans familles et sans idées, ni pensées ou sentiments, à l’exception de ceux autorisés par le Khmers rouges eux-mêmes.

Timor oriental, 1975 et 1999 :

L’Indonésie envahit l’ancienne colonie portugaise en 1975, en assurant le contrôle par la terreur et le massacre de prés de 80 000 civils. En 1999, juste avant l’indépendance, des milices entraînées en Indonésie tuèrent plus de 2 000 civils et forcèrent plus de deux tiers à quitter leurs maisons.

Israël, 2002 :

Alors qu’Israël traquait les organisateurs des attentas suicides palestiniens, le Premier Ministre Ariel Sharon qualifia de « grands succès » le tir d’un missile sur un immeuble de Gaza qui tua un chef palestinien, cinq autres adultes et dix enfants.

Rwanda, avril juin 1994 :

Les extrémistes du gouvernement hutu organisèrent le massacre de la minorité tutsi et de l’opposition hutu. Sur une période de six semaines, des unités de l’armée spécialement entraînées et les milices tuèrent 800 000 personnes. Les armes à feu, les haches, les machettes, l’immolation par le feu ou l’enterrement vivant furent les instruments les plus courants pour donner la mort. Quasiment toutes les femmes tutsi âgées de plus de 12 ans et ayant survécu furent violées.

Les réfugiés :

A la fin du 20 éme siècle, prés de 40 millions de personnes avaient quitté leur foyer par crainte des guerres ou des persécutions. Parmi eux, seuls un peu plus de 14 millions avaient fui à l’étranger, répondant ainsi à la définition internationale de « réfugiés ». Au moins 6 millions de personnes vivent entre deux mondes, n’étant pas légalement reconnus comme réfugiés et craignant de retourner chez eux. Près de 20 millions ont trouvé refuge au sein de leur propre pays : s’ils n’ont sans doute pas moins souffert que les autres, ils ont plus de chances de regagner rapidement leur foyer.

Le camp de réfugiés est un regroupement de tentes où vivent quelques centaines à quelques dizaines de milliers de personnes. On y trouve de l’eau, de la nourriture, du personnel médical et surtout de la sécurité.

Quand il y a la guerre, il est normal, que les civils, les personnes qui ne portent pas d’armes, comme les enfants, les femmes, les personnes âgées, se mettent à l’abri. Parfois, ils sont obligés de s’enfuir loin de chez eux, très vite, sans rien emporter, à cause de la violence. Ce sont des réfugiés ou des déplacés.

C’est quoi des réfugiés ?

Les réfugiés sont des personnes qui ont quitté leurs maisons pour trouver refuge dans un autre pays qui leur donne ainsi asile sans être menacées. L’Organisation des Nations Unies, l’ONU, leur reconnaît des droits pour les protéger depuis 1951.

Les déplacés sont des personnes qui, elles aussi, s’échappent des zones de combat, mais ne franchissent pas les frontières de leur pays.

Les réfugiés et les déplacés ont presque tout perdu. Ils n’ont plus de maison, souvent ils ont à peine quelques affaires et quelques aliments parce qu’ils ont dû partir très vite en raison du danger. Les organisations humanitaires essaient de les accueillir le plus rapidement possible dans un camp.

Et combien sont-ils ?

Il y a aujourd’hui environ 50 millions de personnes réfugiées ou déplacées dans le monde. La moitié sont des enfants.

Les mines anti personnel :

Chaque année, prés de 20 000 personnes sont victimes des mines terrestres et des bombes et obus n’ayant pas explosé.

Depuis la signature en 1997 du traité d’interdiction des mines, la production de mines antipersonnel a chuté de manière spectaculaire et le nombre de programme de déminage a augmenté. Les Etats ont rejoint ce traité à une vitesse jamais égalée, mais parmi les non signataires se trouvent trois membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Les non signataires détiennent à eux seuls 90 % du stock mondial de mine terrestres antipersonnel.

Les enfants soldats :

Les enfants peuvent tuer parce que les armes individuelles modernes sont légères et faciles à utiliser. Les enfants sont recrutés parce qu’ils sont bon marché, et qu’il est facile de les conditionner pour qu’ils tuent sans réfléchir et qu’ils acceptent le danger.

Le recrutement est souvent effectué de force. Il existe des cas répertoriés dans lesquels des menaces crédibles de meurtre ou d’amputation de membres ont été exercées, et d’autres dans lesquels la torture a été utilisée. Ces enfants soldats sont alors généralement sommés de commettre un acte de brutalité (comme le meurtre d’un de leur parents ou d’une recrue récalcitrante) pour leur donner le baptême du feu et les engourdir psychologiquement. D’autres enfants rejoignent des groupes armés pour s’y réfugier ou pour exercer une vengeance.

Les enfants soldats vivent dans une monde de brutalités infligées par et contre eux. Les punitions y sont sévères et la vie y est courte. Nombre d’entre eux sont victimes de sévices sexuels. Les filles sont autant recrutées que les garçons. Les filles combattent rarement en première ligne (le Sri Lanka, la Colombie et le Burundi font partie des exceptions) ; leur service combine habituellement l’esclavage sexuel et des fonctions militaires variées comme la cuisine, le nettoyage et le pillage. Dans de nombreux cas, après leur baptême du feu, les enfants soldats vivent dans un état de semi stupeur induit par les drogues et l’alcool qui leur sont abondamment fournis par leurs chefs de manière calculée. Cela réduit leur sensibilité aux violences qu’ils infligent et subissent et les pousses à obéir en partie pour pouvoir assouvir leurs multiples dépendances grandissantes. Le prestige induit par une arme, une bouteille de vodka et une réputation de meurtrier fait également partie de la motivation.

Quand la paix arrive, le traumatisme de la guerre est remplacé par la perte des repères. Il n’est pas facile de ramener des combattants endurcis de tous ages à une paisible vie civile. Quand ces combattants sont des enfants ou ont été recrutés enfants, le problème est pire.

Les enfants soldats ont perdu leurs maisons, repères, éducation, sens moral et l’opportunité d’un développement social normal. Le retour au foyer peut être rendu impossible par la destruction de ce dernier ou en raison des perturbations psychologiques créées par ce qu’ils ont fait et vu. Leur intégrité physique peut également être sérieusement réduite. Outres les blessures subies lors de la guerre et les sévices corporels, ils doivent également surmonter les effets de l’abus de drogues et de l’alcoolisme avant de pouvoir êtres des citoyens normaux au sien d’une société normale. Ils n’ont reçu aucune formation leur permettant de chercher ou d’exercer un emploi. Ce n’est alors pas une surprise de les voir se tourner vers le crime, et c’est un miracle s’ils parviennent à mener une existence équilibrée.