Accueil>Journal> Journal n°2 (01/05/2007)

2Regards Croisés

  • Editorial : Les Enfants Premières Victimes
    Regards Croisés, EDITO

  • Depeche : Les Dépêches international du mois de Mai
    Retrouvez chaque mois quelques informations internationales

  • Focal : Humanitaire et Religions
    Colloque organisé par MDM, Humacoop et Idees sur la question: Humanitaire, laicité et Ong Religieuses

  • Interview : Le Pérou, sous le seuil de pauvreté
    Les enfants, une réalité qui fait peur ; El Sendero Luminoso ; Fiche pays Pérou par le Monde ; Compte rendu de Reporters sans Frontières.

  • Reportage :
    Le National Park de Paracas ; Pensées libres de Pierre-Larry (tiré du carnet de bord de 2006).

Les Enfants Premières Victimes

Auteur : Pierre-Larry Pétrone et Fernand Meunier

Les enfants parlent de dignité, de désespoir, de courage et de persévérance. Les couleurs, les paysages et les visages de ce monde rivalisent de beauté. Mais la beauté n’exclut ni l’horreur, ni la tragédie. Qui s’inquiète des mineurs afghans, des SDF, des enfants soldats, des enfants qui se prostituent…. Qui s’inquiète de la santé ou du bien être des enfants du Pérou qui enclavés dans un travail, ne peuvent sortir de ce cercle de misère ?

Aux yeux de ceux qui le paient, ils ne sont probablement que des pions, une source de main d’œuvre à exploiter jusqu'à épuisement, des esclaves. Et on parle de la fin de l’esclavage dans le monde ?

Aujourd'hui, 840 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim, dont 180 millions ont moins de 5 ans. Le PAM attire l'attention sur dix zones où la situation est extrêmement grave : le Darfour, la Colombie, la Corée du Nord, l'Afghanistan, le Pérou, le Nicaragua, Cuba, le Bangladesh, la République démocratique du Congo et Haïti. Plus d'un milliard de personnes vivent en outre sous le seuil de pauvreté, c'est à dire qu'elles disposent de moins de 1 dollar par jour pour subsister, et 20 000 meurent par jour de la pauvreté.

Inquiétant me direz-vous ? Mais aux yeux de qui ?

« Regards Croisés » vous accompagne pour ce deuxième numéro au Pérou pour percevoir une certaine réalité. Nous irons entre autre à Lima et dans la Cordillère des Andes suivre une association humanitaire. Dans « Focal », nous traiterons de la relation entre Humanitaire et Religions. « Chacun interprète le mot « liberté » sa façon. Parce qu’à l’échelle de l’histoire de l’humanité, la liberté est une idée récente. La liberté reste à inventer, chaque jour…. C’est un combat quotidien. Pour bâtir la liberté, il faut au bâtisseur un esprit libre. Il lui faut un œil libre, aussi ; car on ne saurait couler de nouveaux idéaux dans des moules anciens… » Jean louis Roux.

Les Dépêches international du mois de Mai

Auteur : compilations d'extraits

A l'ONU, plusieurs voix considèrent le changement climatique comme une menace pour la paix

Si certains poids lourds du Conseil de sécurité sont peu enclins à débattre des conséquences du changement climatique, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé que la communauté internationale ne pouvait pas "restée assise à attendre" que les divers scénarios-catastrophes "deviennent réalité". Le changement climatique a fait une irruption controversée, mardi 17 avril, au Conseil de sécurité de l'ONU, où pour la première fois, il été présenté comme une menace potentielle pour la paix et la sécurité internationales. Source : LE MONDE.FR avec AFP

Quel ordre international pour demain ?

Eu égard à la quantité d'ouvrages publiés sur les relations internationales à la suite des attentats du 11 septembre 2001, il est difficile de faire encore oeuvre originale. La réussite du livre de Laurent Cohen-Tanugi tient dans la faculté de l'auteur de tirer des enseignements nouveaux de considérations connues, voire rabâchées. Son propos tient en trois parties - un constat, une interprétation, une question. Cette dernière est l'aboutissement logique des deux autres : « Quelle sera la place de la France dans le monde de demain ? » Le constat a été maintes fois dressé. Source : Le Monde

La question du changement climatique divise l'ONU

L’ONU, où pour la première fois, il a été présenté comme une menace potentielle pour la paix et la sécurité internationales.

La ministre des affaires étrangères britannique, Mme Beckett, dont le pays préside le Conseil de sécurité en avril, a déclaré à la presse que la"journée [était] historique", peu avant l'ouverture d'un débat public au Conseil, sur le thème "Energie, sécurité et climat". Selon un diplomate britannique, ce débat ne visait pas à produire des décisions du Conseil de sécurité mais à montrer que le changement climatique était devenu "un défi global" et plus seulement une question d'environnement. Source : Le monde

La Cour pénale émet deux mandats d'arrêts

mercredi, 2 mai 2007. La Cour pénale internationale a lancé deux mandats d'arrêt contre deux Soudanais, dont un secrétaire d'Etat, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. Le Soudan rejette cette décision. Source : AFP

L'Irak exhorte ses voisins à l'aider à lutter contre la violence

L'Irak et la communauté internationale, dopés par un assouplissement de la politique américaine au Moyen-Orient, ont exhorté vendredi 4 mai, à Charm el-Cheikh les voisins de ce pays à l'aider à lutter contre la violence endémique. Source :AFP

Le Soudan et le Tchad se réconcilient

Les présidents soudanais Omar el-Béchir et tchadien Idriss Deby Itno, en visite en Arabie saoudite, ont signé jeudi 3 mai un accord de réconciliation devant mettre fin à la tension dans les relations entre leurs pays. Source : AFP

Victimes au Darfour, sans-papiers en France

En fuyant le Darfour, et le conflit qui divise le Soudan, les réfugiés se dirigent vers des pays inconnus. Victimes dans leur pays, ils deviennent réfugiés clandestins. A Arras, un groupe de Darfouris, tente de s'intégrer. Source : AFP

SAHARA OCCIDENTAL

L'ONU appelle Rabat et le Polisario à négocier. Le Conseil de sécurité a appelé lundi 1 mai, le Maroc et le Front Polisario à négocier sans conditions l'avenir du Sahara occidental sous l'égide de l'ONU, en vue de parvenir à l'autodétermination du peuple sahraoui.

Criminalité : Amnesty critique l’inefficacité de l’Etat de Sao Paulo.

Amnesty international a dénoncé, mercredi 2 mai, l’inefficacité des autorités brésiliennes dans la lutte contre la criminalité. « Les communautés les plus marginalisés de Rio de Janeiro n’ont jamais été aussi exposées et abandonnées par l’Etat » selon Amnesty. Source : AFP

Hamid Karzai condamne l’OTAN pour les civils tués.

En Afghanistan, des opérations militaires américaines et de l’Alliance atlantique ont fait plus de 50 morts en trois. Source : Françoise Chipaux, le Monde.

Un kamikaze tue 15 personnes dans l'Anbar

BAGDAD, 5 mai (Reuters) - Un kamikaze a tué 15 personnes, pour la plupart des candidats au métier de policier, en actionnant sa charge aux abords d'un centre de recrutement de la police à l'ouest de Bagdad, a-t-on appris auprès de l'armée irakienne

Fin de la grève des mineurs péruviens après un accord avec l'Etat

LIMA, 4 mai 2007 (AFP) - Les mineurs péruviens adhérant à la Fédération nationale qui avait décrété en début de semaine une grève à durée illimitée ont mis fin à leur mouvement vendredi, après la conclusion d'un accord avec le gouvernement, a-t-on appris de sources syndicales et ministérielle. Source : AFP

Irak: 40 morts dans des violences dont un double attentat suicide à Ramadi

BAGDAD (AFP) - Au moins 40 personnes ont été tuées lundi dans des violences en Irak, dont 20 dans un double attentat suicide à la voiture piégée dans l'ouest de l'Irak, au lendemain d'une journée sanglante qui a vu la mort de 60 Irakiens, neuf soldats américains et un journaliste russe. Source : AFP

La Chine va participer à la force de l'Onu au Darfour

La Chine va participer à la force de maintien de la paix de l'ONU au Darfour, a indiqué lundi le département d'Etat, se félicitant du ralliement de Pékin, allié de Khartoum, aux efforts de l'ONU pour rétablir le calme dans cette région soudanaise en proie à la guerre civile. Source : AFP

Le Conseil de sécurité favorable à l'indépendance

vendredi, 11 mai 2007. Une majorité de membres du Conseil de sécurité est favorable au plan de l'ONU pour une indépendance surveillée au Kosovo, malgré l'opposition de la Russie. Un projet de résolution est attendu ce vendredi.

Fatah et Hamas d'accord sur le plan de sécurité

Fatah et Hamas se sont mis d'accord sur l'application du plan de sécurité. Des policiers palestiniens des deux mouvements ont donc commencé à se déployer dans la bande de Gaza. Source : AFP

Alan Johnston : l'enlèvement revendiqué

Le groupe palestinien, l'Armée de l'islam, a revendiqué l'enlèvement du journaliste de la BBC Alan Johnston dans la bande de Gaza et exige du gouvernement britannique la libération d'Abou Qatada. Source : Reuters

Les enfants soldats vont être désarmés

Le gouvernement tchadien a signé mercredi avec l'Unicef un accord dans lequel il s'engage à démobiliser les centaines d'enfants soldats combattant dans les rangs de son armée. Source : France 24

NIGERIA, Les rebelles promettent le "chaos"

LAGOS, 9 mai (Reuters) - Les rebelles nigérians du Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (Mend) ont annoncé un mois de "chaos" dans cette région très riche en pétrole pour faire

21 civils tués dans un bombardement de l'Isaf

Un bombardement aérien de la Force internationale d'assistance à la sécurité, sous le commandement de l'Otan, a tué au moins 21 civils, a rapporté un gouverneur provincial.

Des couffins pour les orphelins de Karachi

L'organisation humanitaire pakistanaise EDHI met des couffins à disposition des habitants les plus pauvres de Karachi pour qu'ils y déposent leurs enfants non désirés et éviter ainsi les infanticides.

Eric Damfreville rentre en France après 38 jours aux mains des talibans

PARIS, 12 mai 2007 (AFP) - L'ex-otage en Afghanistan Eric Damfreville est rentré samedi matin en France, très affaibli après 38 jours de captivité aux mains des talibans, et a appelé dès son retour à la libération de ses trois compagnons afghans toujours retenus. Source : AFP

Trêve entre le Hamas et le Fatah pour mettre fin aux affrontements a Gaza

GAZA, 14 mai 2007 (AFP) - Des responsables du Hamas et du Fatah ont annoncé avoir conclu une trêve dans la nuit de dimanche à lundi pour mettre fin aux violences interpalestiniennes qui sévissent depuis trois jours dans la bande de Gaza et ont fait quatre morts et 14 blessés dimanche. Source : AFP

Al-Qaïda revendique l'enlèvement des 3 GI’S

BAGDAD, 13 mai 2007 (AFP) - Dans la journée de dimanche, l'Etat islamique en Irak, une alliance de groupes sunnites chapeautée par la branche irakienne d'al-Qaïda, a revendiqué dans un communiqué l'enlèvement de trois soldats américains samedi au sud de Bagdad. L'authenticité du communiqué ne pouvait être établie. Source : AFP

Arrivée aux Canaries de près de 350 clandestins africains

PUERTO DE LOS CRISTIANOS (Espagne), 14 mai 2007 (AFP) - Entre dimanche minuit et lundi en début de l'après-midi, 350 clandestins africains ont débarqué aux Canaries, pour la plupart sur l'île de Tenerife, à bord de quatre pirogues à moteur parties des côtes africaines. Cette nouvelle vague porte à environ un millier le nombre de sans-papiers africains qui ont débarqué sur les côtes espagnoles depuis vendredi. Source : AFP

Proche-Orient: huit morts dans des combats interpalestiniens à Gaza

GAZA (AFP) - Huit membres des forces des sécurité loyales au président palestinien Mahmoud Abbas ont été tués mardi dans de violents combats avec des membres du mouvement islamiste Hamas dans l'est de Gaza, selon un nouveau bilan de source médicale. Dans la matinée, des membres des Brigades Ezzedine al-Qassam et de la Force exécutive ont attaqué environ 200 membres de la Garde présidentielle présents dans leur camp d'entraînement près du point de passage de Karni, entre la bande de Gaza et Israël, selon le colonel Ali Qayssi, un officier de la Garde. Des roquettes antichars et des grenades ont été tirées au cours de ces combats. Source : AFP, REUTERS

Une voiture piégée fait plus de 50 morts au Kurdistan

dimanche, 13 mai 2007. Un attentat à la voiture piégée a fait au moins 50 morts et plus de 100 blessés dans le nord de l'Irak. La bombe a explosé à proximité des bureaux du Parti démocratique du Kurdistan à Makhmour. Source : AFP

Rapatriés de force en Afghanistan

Expulsés par les gouvernements iranien et pakistanais, des dizaines de milliers d'Afghans sont rapatriés dans leur pays d'origine. Pour beaucoup, la désillusion est très dure.

Raid meurtrier de l'Otan en Afghanistan

mardi, 15 mai 2007. Soixante talibans, dont trois commandants, ont été tués lors de frappes aériennes lundi soir par les forces de l'Otan dans la province de Kandahar dans le sud de l'Afghanistan, selon le chef de police provinciale. Source : AFP

Tribunal Hariri : projet de résolution à l'ONU

La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont déposé jeudi au Conseil de sécurité un projet de résolution visant la création d'un tribunal international pour juger les assassins de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Source : AFP

"Il y a plusieurs guerres civiles en Irak" (rapport)

BAGDAD, 17 mai (Reuters) - Le gouvernement irakien n'a plus aucune autorité sur de larges portions du territoire national et le pays, plongé dans "plusieurs guerres civiles", est au bord de l'éclatement, selon le groupe de réflexion britannique Chatham House. Dans un rapport de 12 pages rendu public jeudi, ce "think-tank" estime que les principaux voisins de l'Irak -l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie - ont tous des raisons "de chercher à ce que l'instabilité y perdure". "On peut dire que l'Irak est sur le point soit de s'effondrer purement et simplement, soit d'éclater", ajoute-t-il. Source : Reuters

Opération déminage au Liban

Neuf mois après la guerre avec Israël, la terre du Sud Liban contient encore de nombreuses mines. Les habitants sont contraints de vivre avec cette terrible menace qui frappe à l'aveugle et à tout moment. Source : Le monde

Un attentat fait trois morts dans les rangs de l'OTAN

Neuf personnes, dont trois soldats allemands de l'OTAN, ont été tués dans un attentat suicide revendiqué par les talibans dans le nord de l'Afghanistan. Des combats près de Kaboul et dans l'Est ont fait des dizaines de morts dans les rangs rebelles. Source : AFP

NAHR AL BARED, Liban, 21 mai (Reuters) –

Pour la deuxième journée consécutive, des affrontements ont opposé lundi l'armée libanaise à un groupe radical proche d'Al Qaïda autour du camp palestinien de Nahr al Bared, près de Tripoli, dans le nord du Liban, a-t-on appris auprès des services de sécurité. Les soldats libanais ont pilonné les positions du Fatah al Islam aux entrées du camp, qui abrite 40.000 réfugiés. Les combats de dimanche, qui ont fait une cinquantaine de morts, sont les plus violents entre armée libanaise et activistes depuis la guerre civile de 1975-1990. Source : Reuters

Israël met ses menaces à exécution. lundi, 21 mai 2007

Des positions du Hamas ont été prises pour cibles par l'armée israélienne dans la nuit de dimanche à lundi, suite à la décision d'Israël d'intensifier sa riposte aux tirs de roquettes palestiniens. Source : AFP

Création d'un fonds pour l'éducation dans le monde arabe

Le Premier ministre émirati Mohammad ben Rached Al-Maktoum a annoncé samedi la création d'un fonds de 10 milliards de dollars pour promouvoir l'éducation dans le monde arabe.

Sept militaires américains tués à Bagdad

L'état-major américain a annoncé dimanche que sept militaires américains ont trouvé la mort samedi au cours de deux attaques, dont l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi dans l'ouest de Bagdad. Source : AFP

L'Espagne rapatrie 750 immigrants illégaux

Le ministère espagnol de l'Intérieur a annoncé avoir rapatrié depuis lundi 14 mai 750 immigrants illégaux arrivés aux Canaries à bord d'embarcations de fortune. Source : AFP

Manifestation pour la liberté d'expression

mardi, 22 mai 2007 .Des centaines de journalistes vénézuéliens ont défilé lundi à Caracas pour réclamer la liberté d'expression après la décision de fermer une chaîne de télévision privée, jugée trop critique par le président Hugo Chavez. Source : AFP

Humanitaire et Religions

Auteur : Pierre-Larry Pétrone

Humanitaire et Religion en riposte

Humacoop, Médecins du Monde et Idees ont organisé un colloque sur la question « Humanitaire, laïcité et ONG Religieuses », le 10 mai 2007 à l’auditorium du Musée de Grenoble. L’humanitaire en tant que solidarité, charité envers son prochain trouve une partie de ses fondements dans la religion, les ONG religieuses se sont développées au fil du temps pour répondre à des situations d’urgence. Elles ont su s’adapter aux besoins des populations, aux situations, apporter une aide précieuse au-delà des croyances et confessions de chacun. L’évolution des ONG confessionnelles et l’évolution des grands enjeux mondiaux ne sont pas sans conséquences dans la sphère humanitaire : stratégies de conversion religieuse, refus d’accès à des zones de crise pour des ONG religieuses… .

« Il s’agit d’un problème contemporain, à utiliser avec précaution » a introduit Pierre Micheletti, modérateur du débat, et président de MDM devant les 300 personnes venues assister au colloque.

C’est un nouveau temps humanitaire qu’il convient de décrypter. Sur la scène de l’auditorium du Musée de Grenoble, des directeurs et responsables d’ONG confessionnelles et laïques étaient présents pour discuter et confronter leurs idées. François Rubio, directeur juridique de MDM, a pris la parole pour insister sur la notion de laïcité dans l’action humanitaire. « Il faut distinguer le civil et le religieux, le profane et le sacrée » raconte M Rubio.

Quant à Marie Eve Coulomb, responsable du bureau de World Vision, elle rappelle « que les associations humanitaires descendent des confréries religieuses. La sécularisation de la société, a fait glisser les valeurs chrétiennes vers des valeurs humanistes. Les valeurs chrétiennes ont tendance à s’humaniser et à devenir universel ». « La foi est une force, cela nous portent dans notre travail » tranche Marie Eve.

La scène de la société transnationale se caractérise par l’irruption de nouvelles problématiques (religions, environnement…) : Quel rôle jouent les ONG confessionnelles sur la scène humanitaire internationale ? Les critiques qu’elles reçoivent sont elles fondées ?

ONG et Islam

La religion musulmane considère l’action humanitaire et le devoir d’assistance comme une obligation religieuse à laquelle sont soumis tous les musulmans, riches et pauvres. Les textes du Coran et de la tradition du Prophète ont parfois un caractère incitatif encourageant la bienfaisance. Nombreux sont les textes coraniques et prophétiques qui plaident en faveur de l’action humanitaire en la définissant et en ordonnant de la pratiquer. Ils sont soit de nature obligatoire, soit de nature incitative et n’excluent pas les non-musulmans de l’aide humanitaire.

Pour le musulman, accomplir un acte humanitaire est une façon de recevoir l’aide du ciel, de racheter ses péchés et de mériter le paradis. Les mécanismes établis par la religion (p. ex. la zakat, le waqf et la kaffara) ont eu un impact sans précédent sur la vie de la population : affranchissement des esclaves, soutien significatif aux plus vulnérables et expansion du système d’éducation et de santé. Aujourd’hui, les ONG musulmanes fondées sur la foi se réfèrent à ces textes pour lancer des programmes humanitaires dans divers domaines. Rachid Lahlou va plus loin, en insistant sur le terme confessionnel. « Il faut parler de confessionnel et de non confessionnel et non pas de laïque et de non laïque » s’alarme le président du secours islamique. « L’humanitaire en islam n’est pas conventionnel. On n’a pas le droit de faire de l’humanitaire pour convertir les autres ».

Transgressant le débat et annonçant ses idées, M Lahlou lance dans la discussion : « Qu’est ce que pense le peuple irakiens ? Que tout arrive à cause de l’Occident. On nous juge par la couleur, par nos cheveux. Personne ne comprend notre religion. Je suis choquée en tant que musulman par cette ignorance. Les préjugés nous divisent. Alors que l’on pourrait évoluer en complémentarité. » témoigne Rachid.

Le colloque se poursuit sur la question de la laïcité et de l’humanitaire. Spiritualité et laïcité, quelle place dans l’action humanitaire moderne ?

La fraternité de l’action

Les disparités entre nations riches et nations pauvres témoignent de l’absence d’une véritable solidarité transnationale entre ONG confessionnelle et laïque. Il faudrait recomposer les hiérarchies entre acteurs et redéfinir leurs marges respectives de manœuvre, dans un environnement marqué par une interdépendance asymétrique et fondamentalement inégalitaire. « Il reste beaucoup à faire dans le domaine du renforcement des capacités des organisations humanitaires locales et de la coordination de la programmation des activités des ONG » analyse Daniel Verger, directeur de l’action internationale du Secours Catholique France.

« Le Secours Catholique aide des organisations locales. Cela induit une pérennité de l’action et un rapprochement vers les populations. » ajoute M Verger. « Apprendre à collaborer ensemble » était le mettre mot de la soirée.

Nathalie Herlemont-Zaritchak, responsable du service analyse et positionnement d’Handicap Internationale, continue sur la même voie, en énonçant que toute « les ONG sont porteuses de valeurs et cultures différentes. Les valeurs religieuses sont moins importantes, que l’efficacité sur le terrain du projet de l’organisation ». « On a besoin d’approfondir nos connaissances pour ne pas se laisser entraîner par des caricatures » confie Maire-Eve Coulomb. En effet, certaines ONG continue à s’approprier la religion dans certains pays, en se faisant passer pour « Dieu, tout puissant ». Les conséquences sur la population, la scène internationale et les ONG confessionnelles sont irréversibles. Il faudrait donc dépasser la notion de conflit culturelle, car des champs de coopérations existent.

Les questions du public ont été nombreuses, parfois hors sujet ou trop personnel, mais des interrogations ont été émises sur le problème de la FranceAfrique, d’instrumentalisation des ONG par les politiques, et le problème du prosélytisme réalisé par certaines ONG ?

« La séparation de l’Eglise et de l’Etat ne date pas de l’Antiquité. L’action humanitaire est un patrimoine universel. L’humanitaire doit être le lieu de dépassement des clivages surtout dans la sphère publique. » conclue Pierre Micheletti.

Entre ce que pensent les ONG, ce qu’elles veulent dire, ce qu’elles croient dire, ce que les populations ont envie d’entendre, ce qu’ils croient entendre, le chemin s’avère encore long. La religion constitue un élément marquant et ambivalent dans de nombreux conflits et la manifestation croissante et intensifiée de la religion en politique. Les tensions qui existent entre la croyance absolue dans le divin et la nature historique de l'existence humaine influent sur l'acceptation ou la non-acceptation à la fois du droit international, droit humanitaire y compris, et de l'action humanitaire. L’importance de la religion dans ces domaines sur la corde raide tendue entre l'indifférence et la bigoterie. La conscience sociale est peut être le plus haut degré de la spiritualité. L’altruisme semble être une partie indissociable des religions. On peut s’interroger sur la volonté de reconquête religieuse, voire de nouvelle croisade qui pourrait être partagée par ces ONG et certains pouvoirs politiques. Mais l’action humanitaire moderne est avant tout laïque et apolitique au service d’une cause universelle.

Pour en savoir plus :

« Humacoop »

Lire ce document « Lettre Humacoop n°5 »

http://www.medecinsdumonde.org

http://asso.idees.free.fr/

Le Pérou, sous le seuil de pauvreté

Auteur : Compilation d'extraits de divers médias

Les enfants, une réalité qui fait peur.

Guerres, archaïsmes des structures sociétales, industrialisation sauvage et désordonnée, démographie galopante, désintégration des liens sociaux sont les effets les plus destructeurs sur des millions d’enfants qui semblent ne voir le jour que pour sombrer aussitôt dans la nuit.

Aujourd’hui 120 millions d’enfants vivent dans la rue. 120 millions c’est le chiffre estimé aujourd’hui par des études conjointes du BIT (Bureau international du Travail) et l’UNICEF. Chaque année, douze millions d'enfants meurent, victimes de la rougeole, de pneumonie, de diarrhée et autres maladies. Ce fléau pourrait être évité par la vaccination, les antibiotiques et la réhydratation. Mesures d'hygiène, eau potable, alimentation suffisante, allaitement maternel devraient permettre de sauver de nombreuses vies. La guerre, quand à elle n’exclue personne. Elle fait des ravages chez les enfants. Les populations civiles sont de plus en plus visées. Les exodes massifs du Rwanda et du Kosovo en sont encore une preuve. La destruction des foyers, des écoles et des villages en Irak fait davantage de victimes chez les enfants que les balles et les bombes.

300 000 enfants soldats dans 44 pays de la planète, dont certains n'ont pas plus de 8 ans, participent directement aux conflits. Si leur nombre global reste stable, les pays ayant recours aux services de ces gamins sont eux plus nombreux qu'il y a trois ans.

Le travail des enfants, une réalité qui ne concerne pas exclusivement les pays en voie de développement. En 2001 le Bureau International du Travail recensait 246 millions de petits travailleurs dans le monde. Âgés de 5 à 17 ans plus de la moitié d'entre eux travaille à plein temps ! La majorité des enfants travaillent dans l'agriculture. L'artisanat et l'industrie sont aussi des secteurs clés : manipulation des fours où coule du verre fondu en Inde, fabrication de tapis au Népal et au Pakistan.....

On peut aller plus loin dans « les chiffres de la mort », en incluant le Sida, la maltraitance et l’exploitation sexuelle des enfants. Les enfants sont les premières victimes et les plus silencieux d’un monde trop complexe. Ils restent néanmoins un avenir entrepris par les organisations non gouvernementales. Les enfants ne sont actuellement que des statistiques dans les bureaux des Etats-nations.

Le sentier Lumineux

Le Sentier Lumineux et sa politique de la terre brûlée ont pénétré les esprits. Les organisations de défense des droits de l’homme accusèrent la « disparition » d’environ deux milles personnes au cours de cette période noire durant laquelle des centaines d’Indiens furent massacrés dans les villages, soit par l’armée, soit par le Sentier Lumineux lorsqu’ils refusèrent leur collaboration en mouvement. Le Sentier lumineux ne compte plus aujourd'hui que quelques centaines d'irréductibles retranchées dans les montagnes et la jungle andines. Mais son histoire restera gravé dans les mémoires.

L’histoire du marxisme au Pérou prit un nouvel élan. Une nouvelle direction au milieu des années 1970. Un groupuscule d’intellectuels originaires d’Ayacucho fonda un parti communiste péruvien, plus connu sous le nom de Sentier Lumineux (Sendero luminoso). D’inspiration maoïste, la guérilla péruvienne est issue d’une scission du Parti communiste. Le mouvement se développe sur le terreau de la sourde révolte amérindienne, des oubliés de la réforme agraire de 1969 et des étudiants paysans qui sortent de l’université avec un diplôme inutilisable en raison de la ségrégation raciale et linguistique.

Sous la direction d’Abimael Guzman, ancien professeur de philosophie qui se faisait appeler « Presidente Gonzalo », le Sentier, mouvement clandestin préparait une « guerre populaire ».

Une « guerre » prônant l’encerclement des villes par les campagnes et qui entendait passer par trois étapes : une campagne d’agitation et de propagande ; une offensive généralisée contre l’Etat et son pouvoir militaire ; une guerre totale jusqu’à la chute des villes assiégées. Au cours de la décennie suivante, les rebelles devinrent une menace constante pour la démocratie péruvienne. Leurs premières actions violentes furent les attentats à l’explosif contre des bureaux de vote et des assassinats de maires et de fonctionnaires municipaux dans la région d’Ayacucho, l’une des zones les plus pauvres du Pérou. En exploitant les doléances du monde rural, le Sentier espérait déclencher une révolution maoïste. Mouvement essentiellement rural, il s'est acquis un soutien relativement large, en conservant un langage simple et des symboles traditionnels péruviens.

En 1992, un coup dur est porté à la guérilla - fondée sur le culte de la personnalité - par l’arrestation de son chef fondateur Abimaël Guzman et de plusieurs autres dirigeants. Une branche dissidente fait alors son apparition dans le fief des producteurs de coca - le Sentier rouge. Le retournement de Guzman appelant, de sa prison, à l’ouverture de « conversations pour la paix » a divisé et affaibli le mouvement. Bien que durement frappé, celui-ci n’a pas totalement disparu. De toute autre nature, une deuxième guérilla existe : le Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA). Fusion du mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) et du parti socialiste révolutionnaire marxiste-léniniste, prônant un socialisme autogestionnaire, solidaire, démocratique, ses méthodes sont plus proches des guérillas classiques de l’Amérique centrale des années 80. (Le MRTA entretient par ailleurs d’excellentes relations avec l’Armée de libération nationale - ELN - colombienne).

Pérou :

Chef de l’état : Alan Garcia

Premier Ministre : Jorge Del Castillo

Superficie : 1 285 220 km2

Population : 28,4 millions

Croissance : 7% (2005)

Chômage : 11,4% (2005)

Monnaie: nouveau sol péruvien (0,23815 euros)

Une inflation maintenue à 1,9 % des exportations en hausse (12,9 milliards d’euros en janvier à septembre), l’année 2006, marquée par une croissance de la production de prés de 7 %, s’inscrit dans la continuité des précédentes, ayant fait du Pérou un pays économiquement stable et dynamique.

Parallèlement, de grands changements politiques ont eu lieu, le 28 juillet, avec l’arrivée au pouvoir d’Alan Garcia. Réélu malgré un premier tour mandat ( 1985-1990) ayant plongé la population dans une situation économique catastrophique, le président du Parti sociale-démocrate de l’Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA) succède à Alejandri Toledo ( 2001-2006) à la tête de l’état.

Le scrutin présidentiel a prouvé l’importance de la fracture sociale. Alors que la majorité des 8 millions d’habitants vivant dans la capitale, Lima, ont donné leur préférence à l’alliance de droite conservatrice d’unité nationale, dans un premiers temps, puis à l’APRA, le reste du pays, à l’exception des régions de la côte acquises à la cause apriste, a voté en masse pour l’outsider nationaliste Ollanta Humala, pourtant inconnu quelques mois plus tôt.

Soutenu par les chefs d’Etat vénézuelien et bolivien, Hugo Chavez et Evo Morales, Ollanta Humala a séduit les mécontents, axant son discours contre les partis politiques traditionnels. Appuyée par l’ensemble de la zone amazonienne et du sud du pays, le leader nationaliste a recueilli plus de 70 % des votes dans certaines régions andines ; il s’est incliné au second tour face à Allan Garcia qui a obtenu 52,6 % des voix. Durant ses premiers mois de gouvernance, le gouvernement a suivi la politique économique de ses prédécesseurs et souhaite mener à bien le traité de libre-échange (TLE) négocié avec les Etats-Unis, malgré les contestations de certains secteurs agricoles.

Alors que les entreprises enregistrent des bénéfices record grâce à la hausse des cours de matières premières, les villageois réclament leur part du profit.

Face à la demande populaire, l’ensemble des candidats à la présidentielle s’étaient engagés à renégocier les contrats exonérant les entreprises minières de nombreux impôts. Pour ne pas faire fuir l’investissement étranger (10,9 milliards d’euros en 2005), le gouvernement d’Alan Garcia a pourtant préféré la mise en place d’une « contribution volontaire », laissant libre choix aux entrepreneurs. Une solution qui ne fait pas l’unanimité parmi la population, dont plus de la moitié vit sous le seuil de pauvreté.

Chrystelle Barbier, le Monde

Rapport annuel MSF 2007 :

Superficie : 1 285 220 km2.

Population : 27 970 000.

Langue : espagnol.

Chef de l’Etat : Alan García Pérez.

Pérou - Rapport Annuel 2007

Le pays affiche toujours un taux record d’attaques contre la presse, avec une centaine de cas de menaces et d’agressions. Un journaliste a été la cible d’un attentat à l’explosif et un autre a reçu une balle dans la tête lors d’une manifestation.

La violence contre la presse ne faiblit pas d’une année sur l’autre. Elle a même augmenté avec 54 cas d’agressions et 47 cas de menaces en 2006 contre un total d’une soixantaine en 2005. La campagne, très musclée, pour la présidentielle du 9 avril n’a rien arrangé. Rien qu’au premier trimestre, une dizaine de journalistes ont reçu des coups et des injures, notamment au cours des meetings électoraux du candidat nationaliste Ollanta Humala, battu au second tour par l’ancien président Alan García. Le 8 février 2006, près de Lima, des militants ont passé à tabac la journaliste de télévision Karina Chávez. Vingt jours plus tard, un fonctionnaire municipal mis en cause dans une affaire de corruption a profité d’une manifestation à Tarapoto (Nord) pour tenter de percuter à moto une équipe de la chaîne Red Global. Toujours au mois de février, des policiers d’Aucayacu (Centre) ont fait irruption à la station de radio Amistad pour relever les noms des journalistes et saisir des informations sur l’assassinat d’un chef terroriste. La corruption locale, la reprise d’activités de la guérilla du Sentier lumineux dans les Andes et le narcotrafic sont autant de sujets à très haut risque pour les médias. Cible de menaces de mort et d’intimidations depuis plus d’un an, après avoir révélé des mouvements de cargaison de drogue dans le port militaire de Chimbote (Ouest), la journaliste indépendante Marilú Gambini Lostanau a dû fuir le pays au mois d’avril.

Déjà menacé de mort dans le passé par des cultivateurs de coca, Elías Navarro Palomino, directeur de l’hebdomadaire régional Línea Roja et correspondant du quotidien national La República à Ayacucho (Sud-Ouest), a failli payer de sa vie une récente enquête sur les irrégularités de gestion d’un organisme de crédit coopératif. Le 30 septembre, une bombe a explosé près de son domicile, n’occasionnant heureusement que des dégâts matériels. Quatre mois plus tôt, des fonctionnaires de la coopérative incriminée avaient tenté de s’introduire au domicile de l’imprimeur de Línea Roja. Beaucoup moins chanceux, Wilman Caychigua, correspondant de la station Radio Inca Tropical et du quotidien El Chasqui à Abancay (Sud-Est), a reçu une balle de la police lors d’une violente manifestation contre le gouvernement local, le 5 décembre. Atteint à la tête, le journaliste a été hospitalisé dans un coma profond. La ministre de l’Intérieur, Pilar Mazzetti, a publiquement justifié l’emploi de balles réelles par les forces de l’ordre.

Au plan judiciaire, la presse n’est pas toujours bien lotie. Le 15 août, le ministère public de Lima a requis huit ans d’emprisonnement contre l’ancien présentateur de l’émission “Cuarto Poder”, sur la chaîne Canal 4, Mauricio Aguirre Corvalán, pour “divulgation de secrets d’Etat”. En réalité, le journaliste avait retransmis en septembre 2003 une vidéo de l’ancien président Alberto Fujimori, datant de 1998, époque où ce dernier était président en exercice. Le propre fils d’Alberto Fujimori avait utilisé la même bande pour la campagne électorale de son père, en 2000, et accepté son utilisation par les médias. La justice a finalement blanchi, au mois d’octobre 2006, Mauricio Aguirre Corvalán, dont l’inculpation contredisait en droit la Déclaration de principe sur la liberté d’expression de l’Organisation des Etats américains (OEA), que le Pérou avait ratifiée. Pour avoir refusé de livrer ses sources dans une affaire d’extorsion de fonds impliquant un fonctionnaire du renseignement, le journaliste Humberto Ortiz Pajuelo encourt toujours une peine de quatre ans de prison et 2 500 euros de réparation civile pour “délit contre l’administration judiciaire”.

Des assassins en fuite ou libérés

Si elle a puni comme il convient les cinq auteurs matériels de l’assassinat, le 21 avril 2004, du journaliste de la radio Frecuencia Oriental Alberto Rivera Fernández - condamnés en février à de peines allant de dix à trente ans de prison - la justice a scandaleusement épargné les commanditaires présumés du crime. Bénéficiant d’un habeas corpus inattendu, l’ancien maire de Pucallpa (Centre-Est) Luis Valdez Villacorta et le conseiller municipal Solio Ramírez Garay ont profité de leur libération, en avril, pour s’éclipser. Condamnés en appel à dix-sept ans de prison pour l’assassinat, en 2004, du journaliste Antonio de la Torre Echeandia, l’ancien maire de Yungay (Ouest) Amaro León León et deux hommes de main ont été libérés, le 20 juillet, sur ordre de la Cour suprême d’Ancash.

Auteur : Pierre-Larry Pétrone

NATIONAL PARK de PARACAS

« Regards croisés » vous emmène en images et en textes au National Park de Paracas. Une petite escape le long de la Panaméricaine du Pérou.

La côte sud du Pérou est plus aride encore que celle du nord. Dans ce désert que l'on a souvent comparé à celui du Sahara, les populations se sont trouvées confrontées à des conditions géographiques et climatiques différentes, mais aussi difficiles que celles des régions andines. Malgré tout, elles sont parvenues non seulement à domestiquer leur environnement par l'irrigation, mais aussi à développer des techniques artistiques admirables, comme le prouvent les céramiques de Nazca et les tissus de Paracas, parfaitement conservés par le climat sec.

La réserve nationale de Paracas est la seule réserve maritime du Pérou. Elle a été créée le 25 septembre 1975 et s'étend sur une superficie de 335 000 hectares. Elle offre des paysages de toute beauté et la diversité de son écosystème est très importante. La mer aux environs de Paracas présente des courants multiples favorisant l'implantation de plancton ainsi qu'une grande diversité de poissons et d'oiseaux résidents ou migrateurs caractéristiques de cette zone exceptionnelle…

Petit port de pêche tranquille, bordé de superbes villas, Paracas possède également des plages qui comptent parmi les plus belles du Pérou.

De la civilisation Incas, issue de cultures précolombiennes, à l’arrivée des conquistadors, de l’ère coloniale à l’avènement du Pérou moderne, ce territoire a eu une histoire tumultueuse. Une histoire d’un peuple qui a su conserver son identité andine à travers ses fêtes, sa musique, son artisanat et sa bonté.

Partis avec l’Ahesg (association humanitaire des étudiants en Santé de Grenoble) pendant un certain temps, je vous livre quelques pensées libres issues de mon carnet de route. Des pensées loin de toute écriture journalistique. Je voulais privilégier la part d’enfant qui est en moi, et non pas mettre en avant un journaliste, ou un photographe, car je n’y étais pas encore. Hors de tout exotisme à faire rêver, je regarde, observe, raconte et mon âme déclame ce que voient mes yeux.

Chaque année, une équipe part sur le terrain pour établir un diagnostic des années précédentes. Evaluer leur besoin dans un second temps. Il fallu environ 1 ans, de préparation en France pour pouvoir partir au Pérou.

Arrivé dans ce pays je ne savais pas à quoi m’attendre. Tout comme un premier long voyage, je suis avide de découverte. Un premier voyage étonne toujours. Il est de ceux où chaque matin l’univers émerveille. Une journée nouvelle pleine de joie et de découverte, de trop de doute, de trêve, de peine soudaine.

Une très grande majorité de la population est concentrée dans les grandes villes, et particulièrement dans la capitale, Lima. Plus de la moitié des Péruviens vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de deux dollars par jour. Mais qu'on ne soit pas dupe : ce monde, celui dans lequel vous, moi et quelques millions d'autres tentons d'évoluer ou tout simplement de survivre, est fort différent de l'image idyllique et souvent simpliste de la propagande médiatique et hollywoodienne. On peut cependant y percevoir des sources sérieuses d'espoir pour le genre humain.

A travers ce voyage j’ai vue un Pérou entre deux feux, séparé entre justice et injustice, pauvreté et richesse, cages dorées et cages d’acier, fortune et infortune.

Une grande partie de notre mission se concentrer dans une polyclinique proche des bidonvilles de Lima. La misère frappe aux yeux, on ne sait plus où l’on est, on ne sait qui l’on est. On pense à l’impact ridicule d’une mission humanitaire sur un peuple en dérive. On colmate une brèche, sans pour autant la réparer.

Je parcours ce pays de Lima jusqu’à Cusco, capitale culturelle, puis jusqu'à Macusani, deuxième point de notre mission, un village perché à 4500 mètres d’alt dans la Cordillère des Andes, en ayant dans mon esprit le parcours de Ernesto Guevara. Homme de conviction, chef de guerre, insurgé et engagé, ministre puis guerillo, vainqueur et vaincu, cherchant à déceler d’où vient la force de son message, le Che est avant tout porteur d’une conception éthique du pouvoir. Sa modernité tient à ce mélange d’humanisme et d’intégrité.

Mon esprit s’imprègne tel une éponge des sourires, des gestes simples, des paroles de bonté, de l’amour des personnes rencontrées. J’essaye d’établir un lien avec l’autre, cela s’accompagne de paroles, de tours de magies, de regards et de jeux. Ceci m’a permis de réaliser les quelques images que vous pouvez voir dans le portfolio, « Les enfants de Inti ».

Puis les jours passent, on se remémore les événements, les expériences passées au cours de cette mission. Je loge à l’orphelinat depuis une certaine période. Cet orphelinat est havre de paix. Ces orphelines peuvent trouver des cœurs qui sécheront leurs larmes intérieures et des âmes pures qui les mettront sur le chemin de l’égalité, de la fraternité.

L’orphelinat de Mosoq Runa se compare à la beauté de l’Auzangate, qui est magique et éternel.

Les journées dans l’altiplano sont rudes. La température peut atteindre -30 degrés la nuit, en hiver. Il n’y a ni chauffage, ni électricité. L’eau est parasitée, donc non potable. La santé est inégale au niveau de l’hygiène, facteur de première importance responsable d’épidémie, de contamination. L’alimentation affaiblit l’état général, réduit les capacités de défense de l’organisme. La malnutrition favorise certaines pathologies comme la rougeole, la diarrhée et la mort. L ‘éducation, l’environnement social et économique des individus et des pays dans lesquels ils évoluent sont eux aussi des facteurs déterminants pour la santé. La sécurité alimentaire n’est toujours pas assurée dans certaines régions du Pérou.

Alors que les pays du sud ont pour la plupart, accédés à l’indépendance et à un certain confort, les formes de domination du Nord s’adaptent à la nouvelle situation. C’est désormais un néocolonialisme économique qui se met en place. Les pays les plus pauvres continuent à s’enfoncer dans la misère.

Alors, pourrait on imaginer un ordre international nouveau : Où les pays développés ne devront pas s’obstiner à traiter le présent à partir de leurs privilèges et l’avenir à partir de leurs seules préoccupations.

Je quitte ce pays avec chagrin, espoir, et volonté. Comme le dit si bien la sagesse arabe « Trop de soleil génère le désert. Dans le chagrin, on découvre ce qui compte vraiment, dans le chagrin on se découvre soi même ».

Pour en savoir plus :

Association Humanitaire des étudiants en Santé de Grenoble

Le descriptif des différentes missions humanitaires menées pendant l’année.

http://www.ahesg.fr.tc