Dans un pays, nous ne pouvons y voir que ce que nous voulons y voir ou que ce que l’on veut bien nous montrer, à moins de connaitre les locaux ou des amis y résidant qui nous parlent de ce qui s’y passe. Les médias auraient la forte tendance de faire pareil et de ne révéler que ce qu’ils veulent bien nous montrer. Cette myopie devient routinière. Par exemple, prenons la Colombie. A une certaine période, nous ne voyions ce pays que sous le regard des otages, de certains, mais une fois libérés, nous ne parlons plus de ce pays, malgré le conflit armé interne. Dans certains départements, pas besoin d’être voyant ou expert pour savoir que les paramilitaires, l’armée et la guérilla se livrent une lutte sans merci au détriment des civils qui sont souvent obligés de s’enfuir pour se protéger. De plus, la présence de soldats bien armés sur certains ponts de Bogota, dans des lieux stratégiques, aux check-point montrent qu’il peut exister certaines zones de friction dans ce pays, (même si certaines régions paraissent calmes), surtout avec 4 millions de déplacés, qui ne font pas du tourisme.
Malgré ce qui s’y passe, nous pouvons aimer ce pays ou d’autres avec notre propre regard, car, nous avons côtoyé des amis, que nous aimons et avec qui nous avons partagé des moments chaleureux.
Cette vision est identique pour ce qui se passe en Europe au niveau de la crise économique, qui se répercute sur le social, le culturel et le politique. On nous fait croire que les lanternes sont des vessies et que les lendemains seront sans futur ... Que nous devrons nous serrer la ceinture, aurions-nous pris de trop de ventre, aurions-nous été trop gourmands : quand on sait que ce sont les secteurs financiers qui gagnent dans cette crise, nous pouvons hurler avec les moutons. Non pour aller à l’abattoir, mais simplement pour dénoncer certaines réalités évidentes que nous ne pouvons oublier dès lors que nos médias myopes et nos politiques éborgnés (une grande majorité) s’empressent de ne pas nous révéler, tout en accusant les chômeurs, les SDF, les étrangers... d’en être les responsables et qui les stigmatisent. Ne confondons pas les causes avec les effets. Comme si nous devions éliminer l’eau pour éviter les inondations et tempêtes.
Dans ce journal, nous revenons sur certains clichés et abordons des sujets quelques peu déformés ou oubliés… Bonne lecture.
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Journal n°17 (26/02/2012)
