Février 2011. Le peuple est grand !
Alors que le peuple Français se débat avec ses états d’âme et son moral dans les talons, il y a des peuples, du Maghreb (le Couchant ou Ouest en arabe), qui se mobilisent sur tous les fronts pour libérer une parole confisquée depuis des décennies.
Alors que de l’autre côté de la Méditerranée, un peuple se soulève contre l’arbitraire, contre l’oppresseur et son clan, contre un président tyrannique qui a obtenu toute sa légitimité auprès des gouvernants occidentaux, notre président lui, se terre dans un silence assourdissant.
Que d’excuses ont été trouvées pour nier la réalité.
Jusqu’au bout. Ne parlons pas de notre proposition d’exporter notre « savoir faire en matière de maintien de l’ordre » qui fera date.
Alors que Mohamed Bouazizi, désespéré, met fin à ses jours le 17 décembre en s’immolant par le feu, notre MAM nationale n’hésiste pas à s’envoler non pas pour manifester son soutien au soulèvement en cours mais pour…
passer des vacances de rêves aux frais d’un homme d’affaire tunisien dont le « Canard » a révélé sa proximité avec le pouvoir bénaliste… Quelle image du pays des « Droits de l’Homme » a-t-on offert à ce peuple ami lors de cette Révolution en marche que l’on s’évertuait à ne pas voir.
Entendons par là qu’il fallait d’abord sauver nos petites affaires économiques avant de sauver un peuple, dont le chef d’état major, Rachid Ammar, avait refusé de mater l’insurrection.
Idéalisé voir encensé par nos élites depuis l’ère Mitterrand jusqu’au 14 janvier 2011, le pouvoir tunisien est tombé. Tel un couperet. La fuite de l’ancien chef de l’Etat au lendemain d’un discours pathétique a sonné la victoire d’une peuple sur la tyrannie.
Nous avons notre 14 juillet, les tunisiens ont gagné leur 14 janvier à la force de la mobilisation et d’une détermination sans faille.
Mais il ne suffit pas d’être libre pour que s’exerce la démocratie. Tout reste à faire. Trouver les consensus indispensables pour que les partis bannis sous l’autorité Ben Ali jouissent désormais d’une pleine expression. Adieu les caciques bonjour les partis d’opposition !
Une transition est en cours et dispose de quelques mois pour parvenir à stabiliser un gouvernement démocratique et représentatif. Le défi est de taille. Toute démocratie a besoin de se structurer sur le plan politique,
d’acquérir une conscience politique et de renforcer sa société civile. Sur le plan des institutions locales et nationales également, mais aussi celui des médias et des journalistes indépendants. Tout reste à bâtir.
Alors que la Tunisie sort de 50 ans de démocratie confisquée, le jasmin s’étend au pays voisin. Déjà, la révolution gronde en Egypte et a un effet boule de neige en Jordanie, au Yemen et dans bien d’autres pays gouvernés par des clans qui se sentaient,
jusqu’au 14 janvier dernier, inamovibles, indestructibles.
Alors, rendons hommage à ses peuples, fiers, qui battent le pavé, scandant des slogans éclairés, pour une vie meilleure, pour la liberté.
Stéphane Poirot
Les ethnies indigènes de Colombie en risque d'extinction, reportage de septembre 2010 au format PDF.« target="_blank">Ethnies indigènes colombiennes en voie d'extinction
Papouasie.« La Papouasie par Philippe Savoye.»
La Côte d'Ivoire.« Gbagbo ne reprendra pas sa « marche vers le progrès » par Simon Varaine»